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IBANDA KABAKA ONLINE
17 juin 2017

PAUVRETÉ, ENVIRONNEMENT ET MONDIALISATION DE L'ECONOMIE

PAUVRETE, ENVIRONNEMENT ET MONDIALISATION

 

PROBLÈMES ÉCOLOGIQUES

La pauvreté oblige les gens et les nations, particulièrement dans les pays en développement, à se livrer à de nombreuses activités qui sont insoutenables à terme et préjudiciables à l'environnement. Les pauvres qui doivent trouver leur subsistance au jour le jour et les pays défavorisés qui ont besoin de recettes d'exportation pour assurer le service de la dette, ont tendance à surexploiter leurs ressources naturelles -- forêts, pêcheries et mines. Des terres écologiquement fragiles et impropres à l'agriculture sont l'objet de cultures intensives et de surpâturages. Cela entraîne l'érosion des sols, l'épuisement des ressources en eau, des rendements plus faibles pour les cultures et la désertification.

Les femmes et les enfants pauvres passent souvent plusieurs heures par jour à aller chercher de l'eau et du bois à brûler -- du temps et de l'énergie qui seraient mieux employés à l'école, à faire du développement communautaire et à établir de bons rapports familiaux. La dégradation des terres et la pauvreté dans les régions rurales incitent à des migrations en masse vers les zones urbaines déjà surpeuplées où le manque d'eau salubre, de réseaux d'assainissement et de services de ramassage des ordures ménagères contribuent à l'apparition de maladies et à la pollution des eaux.

La pauvreté (qui est associée à des taux élevés de mortalité infantile) pousse les ménages à avoir plus d'enfants, pour s'assurer qu'il restera des soutiens de famille. La pauvreté explique que certains pays en développement (et des régions pauvres dans les pays industrialisés) importent des déchets toxiques afin de se procurer des devises. En fait, la pauvreté dérive de l'adoption par les pays pauvres du modèle de développement utilisé par les pays industrialisés, impliquant l'emploi généralisé de technologies génératrices de pollution, de méthodes de culture à forte intensité de produits chimiques et d'une variété d'autres activités qui gaspillent l'énergie et les ressources naturelles.

Les pays en développement souffrent de problèmes écologiques -- comme le réchauffement de la planète et l'appauvrissement de la couche d'ozone -- qui jusqu'ici ont été largement causés par les activités économiques des pays développés. Les pays pauvres manquent de ressources financières pour passer à des technologies écologiquement rationnelles qui sont plus chères et adopter des pratiques de développement durable. En plus de la facture écologique et humanitaire, la pauvreté contribue à des tensions sociales, à l'instabilité politique et à des conflits armés.

ACTIVITÉS DE L'HOMME QUI CAUSENT LES PROBLÈMES

Les racines de la pauvreté se trouvent dans une répartition inégale de la nourriture, des terres et du capital. Les pays en développement se ressentent encore des maux du colonialisme, quand d'énormes quantités de ressources et de richesses nationales étaient transférées aux pays industrialisés du Nord. La structure économique et politique actuelle du monde continue à refléter ce déséquilibre.

Le commerce international fait l'objet de nombreuses mesures protectionnistes. L'assistance au développement fournie par les organismes multilatéraux de financement est assortie de conditions et appuie souvent des projets de développement qui ne sont pas écologiquement rationnels. Les dépenses militaires laissent la portion congrue à celles destinées à un développement durable. Les pays industrialisés persistent à utiliser leurs modèles de production et de consommation préjudiciables à l'environnement.

Pendant ce temps, les pays en développement déboursent beaucoup d'argent pour acheter des armes et à des fins militaires. Une grande partie de l'aide qu'ils ont reçue a été dissipée sous forme de corruption et de dépenses discutables. Il est difficile, dans bien des pays, de pratiquer la planification familiale et de lutter contre un état d'esprit qui considère que la protection de l'environnement est secondaire par rapport à la survie quotidienne, alors qu'en fait elle en est l'élément décisif.

LE DÉBAT POLITIQUE AU SOMMET

Pour de nombreux gouvernements, l'élimination de la pauvreté est le point de départ des mesures qui doivent conduire à un développement durable. Les pays en développement déclarent qu'une assistance financière, supplémentaire à l'aide publique au développement qu'ils reçoivent actuellement, doit leur être accordée pour qu'ils aient accès aux technologies écologiquement rationnelles et qu'ils améliorent leur capacité de développer leurs propres technologies et de former leurs experts. La portée de cette assistance et les conditions du transfert des technologies seront discutées au Sommet.

Il y a plus de femmes que d'hommes parmi les pauvres. Comme les femmes ont un rôle clef dans le développement de toutes les sociétés, aussi bien au foyer qu'en dehors, il faut les aider au maximum dans leur lutte contre la pauvreté pour que leurs familles, et les communautés dans lesquelles elles vivent, puissent jouir d'une meilleure qualité de vie.

Il faut également tenir compte de l'état de l'économie internationale, y compris le volume de la dette extérieure des pays en développement, la chute des prix que l'on paie pour les produits de base qu'ils exportent et la nécessité d'améliorer les termes de l'échange entre les pays en développement et les pays industrialisés. Dans plusieurs forums internationaux, les pays développés se sont opposés à toute modification de la situation présente. Cette divergence de vues sera probablement exprimée au Sommet. Les pays en développement estiment qu'on doit attacher plus d'importance aux conséquences nocives pour l'environnement de la politique de croissance illimitée et des niveaux très élevés de production et de consommation des pays industrialisés.

CHIFFRES

* Sur environ 4,2 milliards d'habitants que comptent les pays en développement, 1 milliard vivent en état de pauvreté.

* Parmi ce milliard de pauvres, 450 millions vivent dans des régions agricoles au potentiel réduit, 450 millions dans des zones écologiquement vulnérables exposées à l'érosion des sols, à la dégradation des terres, à des inondations et autres catastrophes, et 100 millions dans des taudis urbains.

* En Afrique subsaharienne, 62% de la population vit en état de pauvreté; en Amérique latine, 35%; en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, 28%; et en Asie, 25%.

* Depuis 1975, le nombre de citadins pauvres a doublé en Amérique latine; il a augmenté de 81% en Afrique et de 55% en Asie.

* Les pays industrialisés consomment entre 48 et 72% des produits alimentaires de base de la planète, comme les céréales, la viande et le lait.

* Deux tiers des pauvres dans le monde ont moins de 15 ans.

* 77% des habitants de la planète reçoivent 15% de l'ensemble des revenus.

* En Amérique latine, 1% de la population possède 40% des terres arables.

* Si les tendances actuelles continuent, on prévoit que la population du globe atteindra 8,5 milliards en 2025 et entre 9 et 14 milliards à la fin du XXIe  siècle. Quatre-vingt-dix pour cent de la croissance de la population future aura lieu dans les pays en développement.

* La dette extérieure des pays en développement était estimée à 1,300 milliards de dollars en 1990.

* Entre 1984 et 1989, les pays en développement ont transféré aux pays industrialisés, surtout par le canal du service de la dette, environ 180.000 milliards de dollars ; plus d'argent qu'ils n'en ont reçu des pays industrialisés à titre d'assistance et autre.

FINANCEMENT ET TRANSFERT DE TECHNOLOGIES

L'ÉCONOMIE ET L'ENVIRONNEMENT : LES PROBLÈMES

La majeure partie du monde en développement est prisonnière du cycle fatidique de la pauvreté et de la dégradation de l'environnement, accéléré par une conjoncture économique internationale de plus en plus défavorable. En exploitant leur environnement pour survivre, les pauvres épuisent les ressources naturelles sur lesquelles repose le développement économique. Ces pays n'ont pas de ressources financières suffisantes pour satisfaire les besoins d'une démographie galopante. Ils ne peuvent couvrir les dépenses supplémentaires à court terme nécessaires à l'adoption de pratiques de développement écologiquement durable.

La situation est aggravée par la dette contractée par de nombreux pays en développement auprès de banques d'outre-mer et de gouvernements donateurs. La couverture du service de la dette s'est élevée à 30 milliards de dollars par an dans la seconde moitié de la décennie de 1980 pour l'ensemble des pays en développement, alors que les prix payés par les pays industrialisés pour les exportations de produits en provenance des pays en développement déclinaient considérablement et que des entraves au commerce extérieur étaient imposées par les pays développés.

Pour élever leurs niveaux de vie tout en protégeant l'environnement, les pays en développement ont besoin de l'assistance financière et technique des pays riches. Les Nations Unies estiment que 125 milliards de dollars par an seront nécessaires, à ce propos, de 1993 à l'an 2000. La plus grande partie de cette aide serait octroyée sous forme de subventions ou de prêts consentis à des conditions plus favorables que des emprunts commerciaux. Les dépenses les plus importantes vont au développement de l'énergie, de l'infrastructure urbaine, des services de santé, de l'agriculture et des programmes de planification familiale.

Le montant en question représente plus du double des 55 milliards de dollars actuellement fournis chaque année au titre de l'aide publique au développement (APD) par les pays donateurs. Bien que les coûts risquent d'être beaucoup plus élevés à long terme si l'on ne fait rien pour protéger l'environnement, le niveau d'assistance requis ne pourra être atteint que si les pays développés acceptent de modifier leurs priorités. Une possibilité serait de réaffecter les dépenses militaires à des programmes et des pratiques de développement durable. Quoi qu'il en soit, on prévoit qu'un financement supplémentaire de l'ordre de 5 à 10 milliards de dollars sera approuvé au Sommet.

De plus en plus, le ralentissement économique dans un certain nombre de pays industrialisés contribue à souligner la nécessité d'engager les ressources financières en fonction des besoins domestiques. Les gouvernements de quelques pays donateurs veulent redéployer l'assistance qu'ils fournissent vers le financement d'activités écologiquement durables dans les pays en développement plutôt que d'augmenter le montant total de leur aide. Les conditions à remplir pour recevoir une assistance financière ont fait l'objet de longues discussions; elles ont porté sur l'administration des fonds et sur les moyens de faciliter l'acquisition, par les pays en développement, des technologies nécessaires à un développement écologiquement rationnel.

LE DÉBAT POLITIQUE AU SOMMET

Qui va payer ? Les gouvernements de la plupart des pays en développement (et de quelques pays développés) tiennent les pays industrialisés pour responsables des grands problèmes écologiques auxquels le monde doit actuellement faire face et, également, de l'introduction de modèles de développement nocifs dans le monde entier. En conséquence, d'après eux, le coût du transfert vers des pratiques de développement durable doit être acquitté par ces pays, en tant que compensation obligatoire des dommages qu'ils ont causés. La Chine, au nom des pays en développement a proposé qu'on demande aux pays industrialisés de déposer chaque année une fraction de leur produit national brut (PNB) dans un fonds mondial pour l'environnement. Le montant atteindrait 1 p. 100 du PNB en l'an 2000.

Les Etats-Unis et d'autres pays développés sont opposés à cette manière d'envisager la question; ils soutiennent qu'une telle assistance doit être volontaire. Les Etats nordiques ont suggéré que tous les pays industrialisés s'engagent à consacrer 0,35% de leur PNB à l'aide publique au développement d'ici à 1997 et 0,7% d'ici à l'an 2000. Les gouvernements de ces pays sont en faveur d'un soutien croissant à des banques régionales de développement appelées à financer des projets écologiques à l'échelle nationale et régionale.

Comment les fonds seront-ils administrés ? Une autre importante divergence de vues porte sur la question de savoir si les mécanismes financiers internationaux doivent être établis pour traiter exclusivement des problèmes écologiques "mondiaux" (changement climatique, appauvrissement de la couche d'ozone), comme le réclament certains pays donateurs. Les pays en développement prétendent que des fonds doivent être aussi disponibles pour résoudre les problèmes de l'utilisation des sols, de la qualité de l'air, de l'approvisionnement en eau, qui ont des ramifications internationales.

La façon dont les fonds doivent être administrés a fait l'objet de vives discussions. Le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) a été établi en 1991, en tant que projet pilote d'une durée de trois ans, par la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Il ne finance que des projets qui visent à limiter les émissions de gaz à effets de serre et à protéger la diversité biologique, les océans et la couche d'ozone. La plupart des pays industrialisés voudraient étendre le mandat du FEM et en faire le principal mécanisme de financement pour résoudre les problèmes mondiaux liés à l'environnement.

De leur côté, les pays en développement proposent que des fonds distincts soient établis pour chaque convention conclue sur une question relative à l'environnement planétaire. On instituerait un nouveau "Fonds vert" qui traiterait des problèmes de développement n'ayant pas fait l'objet d'accords internationaux spécifiques -- comme la pollution des sources d'eau douce et des régions côtières, la protection des écosystèmes, le déboisement, les pertes en sol et la désertification -- et du coût des transferts de technologies écologiquement rationnelles aux pays en développement. Ce fonds consentirait des crédits à des taux favorables pour des projets de développement et accorderait des subventions pour renforcer les institutions et former le personnel nécessaire à leur fonctionnement.

Les pays développés et les pays en développement seraient également représentés au Conseil d'administration du Fonds vert. Les pays en développement déclarent que le FEM est fermé et antidémocratique et qu'il représente les intérêts des pays donateurs qui administrent la Banque mondiale. Ils n'acceptent pas les conditions qu'on leur impose pour obtenir un soutien financier. La plupart des pays industrialisés sont opposés à la création de nouvelles institutions financières. S'ils ont le dessus, il est probable que le FEM sera réorganisé pour répondre aux préoccupations des pays en développement.

Comment résoudre le transfert des technologies et traiter les droits de propriété intellectuelle ? Pour obtenir un développement durable, il faut disposer de techniques de production plus rentables et moins polluantes que celles actuellement employées. Les pays en développement ont besoin d'accéder aux nouvelles technologies -- programmes-machine, procédés de fabrication plus propres, substituts pour les produits chimiques toxiques et biotechnologie -- et d'obtenir l'assistance financière et technique leur permettant de les utiliser efficacement. Ils veulent avoir rapidement accès au matériel et à la connaissance afin d'augmenter leur volume d'expertise technique. Les conditions spécifiques de ces arrangements préférentiels sont en cours de discussion.

Les pays en développement proposent que l'assistance leur soit accordée sous forme de subventions ou d'emprunts préférentiels pour l'achat de licences sur des procédés protégés par des brevets (droits de propriété intellectuelle), qui portent sur une proportion faible mais importante des technologies écologiquement rationnelles. Ils ont également suggéré que la durée des brevets soit écourtée et que les détenteurs de brevets soient contraints de communiquer les informations si des accords spontanés ne peuvent être conclus. Les Etats-Unis s'opposent à ces propositions.

CHIFFRES

* Une assistance égale à 0,7% du PNB des pays industrialisés représenterait 150 milliards de dollars par an, plus que les 125 milliards de dollars qu'on a estimés être le coût d'un développement durable .

* Les dépenses militaires à l'échelle de la planète se montent officiellement à 1.000 milliards de dollars par an et pourraient en atteindre 3.000.

* Une taxe "écologique" de 1 dollar sur chaque baril de pétrole consommé dans les pays industrialisés permettrait de recueillir 13,6 milliards de dollars par an.

* Les sommes administrées par le Fonds pour l'environnement mondial s'élèvent actuellement à 400 millions de dollars par an.

* La dette extérieure des pays en développement était estimée à 1,300 milliards de dollars en 1990.

L'ATMOSPHÈRE

PROBLÈMES ÉCOLOGIQUES

Modification du climat de la planète : On estime que l'accumulation des "gaz à effet de serre", comme l'acide carbonique, le méthane, l'oxyde nitreux et les chlorofluorocarbones (CFC), qui collectent la chaleur du soleil provoque une augmentation progressive de la température moyenne de la planète. Les conséquences possibles d'un tel état de chose comprennent une élévation du niveau de la mer qui menace les îles de faible altitude et les zones côtières, la désertification, de mauvaises récoltes, des variations climatiques extrêmes, une perturbation des phénomènes saisonniers comme les moussons et des chutes de pluie imprévisibles qui se produisent alternativement entre des périodes de sécheresse et d'inondation.

Appauvrissement de la couche d'ozone : Les CFC, les autres substances contenant du chlore et les halons, entrent en relation chimique avec l'oxygène pour détruire l'ozone de la stratosphère qui protège contre les rayons ultraviolets nocifs d'origine solaire. La plupart des substituts des CFC créés jusqu'ici attaquent également la couche d'ozone. On pense que l'amenuisement de la couche d'ozone porte atteinte aux cultures, au plancton de l'océan et aux écosystèmes vulnérables et cause une plus grande fréquence de cancers de la peau, de cataractes et d'affections du système de réponse immunitaire comme le SIDA.

Pluie acide : La pluie, la neige, le grésil, le brouillard et la poussière sont anormalement acides par suite de la pollution atmosphérique. C'est la forme la plus commune de pollution atmosphérique transfrontière. Elle entraîne la mort des poissons, des plantes et des arbres, dans les lacs, dans les rivières et dans les forêts.

Smog : L'ozone troposphérique (au niveau du sol), l'acide carbonique et d'autres polluants continuent à nuire à la qualité de l'air dans les zones urbaines surpeuplées de la planète, provoquant ou contribuant à une variété de maladies et d'affections respiratoires souvent mortelles.

ACTIVITÉS DE L'HOMME QUI CAUSENT LES PROBLÈMES

Le réchauffement de la planète, la pluie acide et le smog proviennent surtout de l'utilisation des combustibles fossiles -- hydrocarbures, gaz et charbon dans les centrales thermiques, les usines, les automobiles, les avions et les chaudières. Brûler les forêts pour défricher la terre afin de la rendre propre à la culture dégage également de l'oxyde de carbone et contribue au réchauffement de la planète. Les technologies industrielles "sales", surtout celles utilisées dans l'industrie pétrochimique, produisent des particules toxiques et des émissions de gaz qui entraînent la formation de pluies acides et de smog. Les CFC sont utilisés dans l'industrie, le commerce et à des fins militaires, y compris la réfrigération, la climatisation, l'aviation, le lancement de fusées, les bombes aérosol, les dispositifs électroniques et les mousses plastiques. Les halons sont employés dans les extincteurs d'incendie.

LE DÉBAT POLITIQUE AU SOMMET

On trouvera dans Action 21 des recommandations tendant à améliorer le rendement énergétique, en utilisant des technologies écologiquement plus propres et des sources d'énergie renouvelables et offrant une transition vers des pratiques durables. Des dispositions relatives à des engagements immédiats, ayant force de loi, à propos de l'atmosphère et de l'utilisation de l'énergie, sont censées figurer dans la Convention-cadre sur le changement climatique qui sera vraisemblablement signée au Sommet planète Terre.

L'objet de la Convention est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour l'instant, on ne sait pas si les objectifs à atteindre ou le calendrier à utiliser pour y parvenir seront indiqués dans le texte. La Communauté européenne, le Japon et presque tous les membres du Groupe G-77 des pays en développement sont d'accord pour limiter en l'an 2000 la quantité de gaz carbonique (le plus important des gaz à effet de serre) rejetée dans l'atmosphère à celle émise en 1990. Les Etats-Unis et quelques pays producteurs de pétrole sont opposés à cet objectif ou à fixer tout objectif en général. Ils préfèrent laisser à chaque pays le soin de restreindre, comme il l'entend, les émissions de gaz à effet de serre.

Le débat continue sur la nécessité de fournir aux pays en développement l'assistance technique et financière qu'ils réclameront s'ils doivent éviter un développement basé sur des technologies dépendant de l'utilisation de combustibles fossiles. Les nouvelles technologies à haut rendement énergétique et non polluantes -- surtout élaborées par les pays industrialisés -- sont onéreuses. Il en est de même des mesures à prendre pour éliminer la pauvreté, qui conduit à des pratiques écologiquement dégradantes comme celles de brûler les forêts pour défricher la terre et se livrer à une agriculture de subsistance. Les pays en développement possédant de vastes étendues de forêts, qui servent de "piège" mondial au carbone, demandent également des compensations pour renoncer à exploiter financièrement leurs ressources forestières.

CHIFFRES

* Un milliard d'êtres humains respirent de l'air qui ne satisfait pas les normes minimales fixées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

* En 1986, les Etats-Unis ont produit 25% des émissions mondiales de gaz carbonique; l'ancienne Union soviétique en a produit 19%, la Communauté européenne 14%, la Chine 10%, l'Inde 3% et le Brésil 1%.

* La température moyenne de la planète a augmenté d'un degré Fahrenheit au cours des cent dernières années; on s'attend que cet accroissement atteigne de 3 à 9 degrés Fahrenheit d'ici à 2050.

* Les six années les plus chaudes du XXe siècle se sont écoulées au cours de la décennie de 1980.

* Des études effectuées dans les pays industrialisés ont conclu que les émissions de gaz carbonique pourraient être réduites de 15 à 30% en 10 à 15 ans en améliorant la conservation de l'énergie et le rendement énergétique.

* Les combustibles fossiles produisent actuellement 85% de l'énergie utilisée dans le monde.

* Les dépenses consacrées à la recherche en matière de technologies relatives aux sources renouvelables d'énergie par les pays membres de l'Agence internationale de l'énergie ont décliné, passant de 1,5 milliard de dollars en 1981 à environ 500 millions de dollars en 1989.

* Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) estime que si les niveaux d'ozone baissent de 10% la fréquence des cancers de la peau, autres que le mélanome, augmentera de 26% dans le monde entier.

* Les CFC peuvent porter atteinte à la couche d'ozone 100 ans après avoir été émis dans l'atmosphère.

LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE

PROBLÈMES ÉCOLOGIQUES

Les espèces végétales et animales, les écosystèmes et les matériaux génétiques disparaissent rapidement par suite de la dégradation de l'environnement. La diversité biologique est l'expression employée pour décrire la variété de la vie sur la terre. Sa disparition menace le réseau délicat et interdépendant qui entretient la vie sur la planète et prive l'humanité de substances médicales utiles, de matériaux génétiques pour la biotechnologie et de variétés alimentaires qui améliorent le rendement des cultures. Beaucoup de gens soutiennent que les espèces et les écosystèmes ont droit à la vie, qu'ils soient profitables ou non à l'homme, en déclarant que l'extinction d'une espèce est également un problème d'éthique, une question morale.

ACTIVITÉS DE L'HOMME QUI CAUSENT LES PROBLÈMES

La cause principale de la disparition des espèces est la destruction des habitats naturels - forêts, zones humides, régions côtières -due à l'expansion urbaine, au développement rural, au déboisement, à la construction de barrages, à la pollution atmosphérique et à la pollution des eaux, à l'immersion des déchets, au surpeuplement et aux effets secondaires du développement en général.

L' "invasion étrangère" est une autre cause de l'extinction des espèces. Elle se produit quand les plantes et les animaux sont transportés par l'homme, volontairement ou non, d'un écosystème à un autre où ils se multiplient si les parasites, les prédateurs ou les maladies qui existent dans leur habitat naturel sont absents. A Hawaii, la flore naturelle a été ravagée par l'importation de bétail et de chèvres.

La promotion générale d'un nombre relativement faible de variétés de cultures associée à un usage intensif d'engrais, de pesticides et d'herbicides a entraîné la disparition progressive des variétés de cultures indigènes, dont la plupart sont douées d'une résistance naturelle aux parasites et au mauvais temps.

<%2>Le réchauffement de la planète contribue également à la destruction des espèces : les espèces animales et végétales les plus vulnérables peuvent ne pas s'adapter au changement climatique. Si, comme le prédisent de nombreux savants, une élévation du niveau de la mer doit se produire, la vie dans les zones côtières, particulièrement riches en espèces de toutes sortes, risque d'être sérieusement compromise. L'accroissement du rayonnement d'ultraviolets mortels résultant de l'appauvrissement de la couche d'ozone pourrait altérer la photosynthèse qui fait pousser les plantes et porter atteinte à la survie de l'homme et des animaux sur terre et dans les mers.

LE DÉBAT POLITIQUE AU SOMMET

On trouvera dans Action 21 des recommandations pour la protection et une gestion durable de la diversité biologique. Il est également probable que les gouvernements signeront au Sommet une convention internationale sur la diversité biologique ayant force de loi. Le débat à Rio portera, entre autres, sur :

* L'accès pour les pays développés aux ressources biologiques et matériaux génétiques, situés dans les forêts tropicales ombrophiles et les zones côtières des pays en développement.

* L'accès pour les pays en développement aux technologies de préservation de la diversité biologique et aux biotechnologies tirées ou élaborées à partir de leurs ressources biologiques.

* L'aide financière aux pays en développement, nécessaire à la protection et à la gestion durable de la diversité biologique.

* La protection des organismes génétiquement modifiés (produits de la biotechnologie) qui sont introduits dans l'environnement.

* Le contrôle et la propriété des brevets et des droits de propriété intellectuelle.

CHIFFRES

* Personne ne sait exactement combien d'espèces il y a sur la terre, bien que 1,4 million d'entre elles aient été identifiées et cataloguées.

* On estime qu'il existe entre 5 millions et 100 millions d'espèces. Nombre d'entre elles meurent avant même d'avoir été cataloguées.

* Les scientifiques pensent qu'au cours des derniers 600 millions d'années moins de 10 espèces par an se sont éteintes. De nos jours, environ 50 espèces disparaissent chaque jour; à ce rythme, environ un quart de toutes les espèces est menacé d'extinction dans le courant des cinquante prochaines années.

* A peu près 25% des ordonnances médicales utilisées aux Etats-Unis contiennent des éléments actifs en provenance de plantes. On emploie environ 5 100 espèces végétales dans la médecine traditionnelle en Chine, 2 500 dans l'ancienne Union soviétique et 2 000 au nord-ouest de l'Amazonie.

* Environ 17 millions d'hectares de forêts tropicales ombrophiles, une superficie égale à celle du Japon, sont détruites chaque année. Ces forêts couvrent 7% de la surface de la terre, mais elles constituent l'habitat de 50 à 80% des espèces de la planète.

* Sur une étendue typique d'environ 1,000 hectares de forêt tropicale ombrophile, on trouve 1,500 espèces de plantes qui fleurissent, 700 espèces d'arbres, 400 espèces d'oiseaux, 150 espèces de papillons et d'innombrables espèces d'insectes.

* Près de 7,000 zones protégées dans 130 pays sauvegardent les habitats de la faune et de la flore sauvages sur environ 5% de la surface des terres émergées.

LES FORÊTS

PROBLÈMES ÉCOLOGIQUES

La destruction rapide des forêts, particulièrement des forêts tropicales ombrophiles :

* Entraîne l'extinction d'innombrables espèces d'insectes, d'oiseaux, de plantes et d'animaux;

* Contribue à l'érosion générale des sols qui provoque la désertification et des pertes en terres pour la production vivrière; et

* Porte atteinte aux bassins versants, ce qui cause des inondations et des avalanches et compromet l'approvisionnement en eau douce.

Il en résulte fréquemment des sols tellement dégradés qu'ils ne se prêtent plus à la culture ou au développement économique.

Le déboisement réduit également le nombre d'arbres sur la planète qui servent de "pièges" pour le dioxyde de carbone et autres "gaz à effet de serre" qui collectent la chaleur et sont émis par les automobiles, les usines et les centrales thermiques dans le monde entier. Sans cet élément modérateur, on prévoit que le réchauffement de la planète ne fera qu'augmenter. Les conséquences possibles du changement climatique comprennent la désertification, de mauvaises récoltes, une situation météorologique imprévisible et l'élévation du niveau de la mer, qui va menacer les habitants des îles et des zones côtières.

Souvent la disparition des forêts prive les peuples indigènes de leur domicile ancestral, de leurs moyens d'existence et de leur héritage culturel. Quand on les reloge ailleurs, ils sont généralement incapables de recréer un mode de vie durable.

ACTIVITÉS DE L'HOMME QUI CAUSENT LES PROBLÈMES

Près de la moitié du déboisement dans les zones tropicales a pour origine le défrichement des terres pour l'agriculture et les pâturages, pour des cultures commerciales destinées à l'exportation ou à la consommation intérieure, pour l'aménagement des parcelles de subsistance pour les pauvres et pour les élevages de bétail qui produisent du bœuf pour l'exportation.

Les pays des régions tropicales abattent les arbres de leurs forêts pour obtenir du bois d'œuvre et satisfaire la demande des pays développés en ce qui concerne les matériaux de construction, la fabrication des meubles, du papier et d'autres produits. La vente de tous ces produits sert de justification à 25% du déboisement dans les zones tropicales et à la majeure partie de l'abattage des arbres effectué dans les forêts tempérées du Nord.

Le surpeuplement, la répartition inégale des terres et une grande pauvreté dans les pays en développement causent aussi le déboisement. Les pauvres n'ont souvent pas d'autres choix que de défricher la terre, et la politique du gouvernement les y incite dans bien des cas.

D'autres pressions sont exercées par des institutions comme le Fonds monétaire international (FMI). La prise de position officielle, qui constitue souvent une condition pour consentir le prêt aux pays désireux d'emprunter au Fonds ou à la Banque mondiale, exige que le pays en cause s'adonne à des cultures commerciales destinées à l'exportation -- comme le café, le cacao, le caoutchouc ou l'huile de palme, qui demandent un sol très fertile mais épuisent vite ses éléments nutritifs. Mais les prix que paient les pays industrialisés pour ces produits de base ont décliné et les pays en développement se sont efforcés de multiplier ces cultures afin d'obtenir les devises nécessaires à la couverture du service des dettes qu'ils ont contractées auprès des banques des pays industrialisés. Comme il faut de plus en plus de terres pour les cultures commerciales, les pauvres sont contraints d'occuper des terres marginales qu'ils défrichent pour les cultiver, perpétuant ainsi le cycle de misère écologique.

On détruit également les forêts pour se procurer du bois à brûler car beaucoup de pauvres n'ont pas les moyens d'acheter des combustibles pour faire la cuisine et se chauffer. La prospection pour les hydrocarbures, la prospection minière, la construction de routes et de barrages et d'autres grands projets de développement contribuent aussi à la dégradation des forêts. Les "pluies acides" causées par des polluants toxiques en suspension dans l'air, qui se déplacent à des centaines de kilomètres de leur source, ont détruit les forêts d'Europe et d'Amérique du Nord en attaquant les feuilles et les racines des arbres.

LE DÉBAT POLITIQUE AU SOMMET

Les recommandations pour lutter contre le déboisement et pour une gestion durable des ressources forestières sont incorporées dans Action 21. Au début des préparatifs du Sommet, les pays industrialisés espéraient qu'un accord juridique international sur la foresterie, visant à protéger les dernières forêts tropicales du monde, pourrait être signé à la Conférence.

A l'instigation de la Malaisie, les pays en développement ont admis que toutes les forêts devraient être l'objet d'une gestion durable. Mais ils ont demandé que tout accord international sur la foresterie porte à la fois sur les forêts tropicales, qui se trouvent surtout dans les pays en développement, et sur celles des pays industrialisés.

Les gouvernements se sont mis d'accord sur un ensemble de principes destinés à assurer un développement durable des forêts de toutes les régions de la planète. Si ces principes sont adoptés au Sommet, ils constitueront un engagement moral et serviront de base de discussion pour la conclusion d'un accord juridique international sur la foresterie après le Sommet.

CHIFFRES

* La moitié du déboisement causé par les activités de l'homme a eu lieu au cours des 20 dernières années.

* A l'échelle de la planète, l'exploitation des bois et forêts est une industrie qui rapporte 85 milliards de dollars par an.

* Environ 50% du bois coupé dans les forêts chaque année est utilisé comme combustible. L'autre moitié est employée dans la construction, la fabrication du papier et d'autres produits.

* Les destructions, dans les plaines d'inondation de l'Inde et du Bangladesh le long du Gange -- qui sont évaluées à plus d'un milliard de dollars par an --, paraissent être provoquées, en grande partie, par un déboisement effréné.

* D'après l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le déboisement des forêts tropicales pendant la période 1976-1990 a porté sur un peu plus de 16 millions d'hectares par an, un chiffre de 83% supérieur au rythme de déboisement estimé pour la période 1976-1980. Au Canada, plus de sept millions d'hectares de forêts ont été brûlés en 1989.

* Les spécialistes de l'environnement s'inquiètent du déboisement intensif pour l'exploitation des bois et forêts qui a lieu dans la taïga sibérienne. Avec plus de deux millions de miles carrés, c'est de loin la plus grande forêt du monde.

L'EAU DOUCE

PROBLÈMES ÉCOLOGIQUES

L'eau douce pour l'agriculture, l'industrie et les usages domestiques devient de plus en plus rare. La demande universelle pour cette ressource essentielle et limitée dépasse les approvisionnements qui sont gaspillés ou contaminés par les effluents, la salinisation, les produits chimiques toxiques, les métaux lourds et d'autres polluants dangereux. Les eaux souterraines (bassins versants, aquifères et autres réserves) aussi bien que les eaux de surface (lacs, rivières et cours d'eau) sont affectées. La pollution des ressources en eau douce engendre des maladies d'origine hydrique comme la dysenterie, la typhoïde et le choléra. Elle entraîne aussi un ralentissement du développement économique, se solde par des niveaux de vie plus bas et provoque des conflits régionaux.

On prévoit que le changement climatique mondial affectera les ressources en eau douce. La pollution des eaux contribue également à la disparition de la diversité biologique.

ACTIVITÉS DE L'HOMME QUI CAUSENT LES PROBLÈMES

Agriculture : Les engrais agricoles, herbicides et pesticides utilisés par les exploitants agricoles en quantités de plus en plus grandes s'infiltrent dans le sol et s'introduisent dans la nappe phréatique; ils pénètrent également dans les rivières, les lacs et les cours d'eau par ruissellement. Les systèmes d'irrigation mal entretenus gaspillent de vastes quantités d'eau, ce qui donne lieu à un pompage excessif des lacs, des rivières et des eaux souterraines.

Industrie : Les industries manufacturières, les industries extractives et les activités militaires causent la pollution des ressources en eau, soit directement, en déversant des toxines dans les rivières, dans les lacs et dans les cours d'eau, soit indirectement, en produisant de la pollution atmosphérique qui contribue à la formation de pluies acides. Les déchets toxiques et radioactifs des décharges et d'autres lieux passent dans les eaux souterraines. La construction de barrages pour l'aménagement de centrales hydroélectriques et à des fins d'irrigation peut causer la salinisation des rivières et des lacs et des infiltrations de sel dans les aquifères côtiers.

Surexploitation des ressources en eau douce : Un pompage excessif dans les régions côtières provoque une baisse de la nappe phréatique et permet à l'eau de mer de s'infiltrer dans les aquifères. Cela a causé des affaissements de terrain dans les zones urbaines en pleine expansion comme celles de Bangkok, Jakarta et Shanghai. Dans les pays en développement, on prévoit que la consommation d'eau par habitant augmentera beaucoup, de pair avec la croissance économique.

Effluents : Dans les pays en développement, le problème le plus grave est celui du déversement des eaux ménagères usées non traitées dans les rivières et les lacs, qui sont aussi, pour la plupart, la seule source d'eau potable. Le volume des déchets augmentera avec l'accroissement de la population, et la pollution de l'eau n'en sera que plus élevée. Les rivières et lacs utilisés comme lieux de décharge des eaux usées et des eaux d'égout fournissent également l'eau potable.

Autres problèmes : Le déboisement pour l'exploitation des bois et forêts et le fait de brûler les forêts entraînent l'érosion des sols et l'envasement des rivières et des cours d'eau. Les polluants atteignent aussi la nappe phréatique par ruissellement dans les égouts urbains. Une urbanisation croissante aggrave l'approvisionnement en eau, quel qu'en soit l'usage, et la gestion des réseaux d'assainissement.

LE DÉBAT POLITIQUE AU SOMMET

Quand on additionne le montant des nombreuses mesures à prendre pour la protection des ressources en eau douce et l'approvisionnement en eau dans les pays en développement, on obtient un programme dont le financement est le plus élevé de tous ceux qui seront présentés au Sommet planète Terre. Un aspect essentiel de ce programme concerne la quantité d'assistance à apporter aux pays en développement pour des projets comme ceux relatifs aux réseaux d'assainissement urbains, qui coûtent cher. Les pays en développement demandent un accès juste et équitable aux technologies de réduction des déchets responsables de la pollution des eaux. Des désaccords subsistent sur les conditions de tels transferts.

Certaines questions retiennent l'attention. La Chine et le Japon s'opposent à ce que l'on examine les atteintes portées à l'environnement par la construction de barrages. Le Canada propose la création d'un Conseil mondial de l'eau tandis que le choix d'autres pays est de favoriser la coopération régionale. Les Etats insulaires veulent qu'on attache plus d'importance au réchauffement de la planète et à l'approvisionnement en eau des régions côtières.

CHIFFRES

* L'agriculture est responsable de 70 à 80% de la demande mondiale d'eau douce; moins de 20% va à l'industrie et 6% est utilisée pour les usages domestiques.

* 25% seulement du 1,5 milliard de citadins dans les pays en développement disposent d'eau salubre et de services d'assainissement.

* 1,2 milliard de personnes au monde manquent d'eau potable.

* Dans les pays en développement, 80% de toutes les maladies et plus de 30% des décès sont causés par la consommation d'eaux contaminées.

* Une famille typique d'Amérique du Nord de quatre personnes utilise 243 gallons d'eau par jour : chasse d'eau des toilettes (100 gallons), douche et bain (80), lessive (35), lavage de vaisselle (15), évier de salle de bains (8), évier de cuisine (5).

* Dans l'agriculture aux Etats-Unis, on utilise 600 gallons d'eau par personne et par jour. Il faut au fermier américain 40 gallons d'eau pour produire un boeuf.

* Approvisionner en eau douce et doter de réseaux d'assainissement les habitants de la planète de façon à satisfaire les besoins de santé de base d'ici à l'an 2000 coûterait 36 milliards de dollars par an. Les Nations Unies estiment qu'en employant des technologies bon marché on pourrait répondre à 80% de ces besoins avec 12 milliards de dollars par an.

DÉCHETS DANGEREUX ET TOXIQUES

PROBLÈMES ÉCOLOGIQUES

Les déchets dangereux et toxiques -- en provenance de fabricants de produits chimiques, de pesticides et de matières plastiques, de raffineries pétrochimiques, de mines, d'exploitations agricoles, de centrales atomiques, d'usines d'armement ainsi que d'activités militaires -- contaminent l'air, la terre et l'eau, y compris les mers et les océans. Cela crée une situation d'urgence pour l'environnement et la santé publique. La contamination n'est pas seulement causée par de nouveaux déchets mais aussi par des déchets évacués, dans de mauvaises conditions, il y a longtemps. On n'a pas encore conçu de méthodes et technologies écologiques d'élimination des déchets. Les déchets radioactifs, en particulier, restent toxiques pendant des dizaines de milliers d'années.

ACTIVITÉS DE L'HOMME QUI CAUSENT LES PROBLÈMES

Le modèle actuel de développement utilisé par les pays industrialisés -- qui sera suivi à présent par les pays en développement qui cherchent à élever leur niveau de vie -- repose en grande partie sur l'emploi de matières premières toxiques et de technologies de production qui engendrent de vastes quantités de déchets dangereux et de produits contenant des substances dangereuses. Les coûts à long terme de la production de ces déchets -- si l'on tient compte de la dégradation de l'environnement et des problèmes de santé publique -- ne sont pas supportés par le fabricant mais par la société en général et les générations à venir.

Les industriels se sont opposés à une reconversion en faveur de technologies non polluantes et de pratiques durables, bien qu'il soit de plus en plus évident qu'une telle solution puisse être rentable. Il faudrait que les gouvernements encouragent le secteur privé à adopter une comptabilité écologique d'entreprise -- y compris le financement d'un environnement viable sous forme de frais d'exploitation. La législation gouvernementale est de plus en plus rigoureuse mais elle ne porte ordinairement que sur un faible pourcentage des déchets produits. La plupart des dispositions réglementaires continuent à mettre l'accent sur le contrôle des déchets "au point de rejet", ce qui n'empêche pas la pollution de se produire en premier lieu.

Les exportations légales et illégales de déchets dangereux des pays industrialisés vers les pays en développement donnent à cette question une importance internationale. Les pays pauvres n'ont pas en général d'infrastructure physique et juridique pour la manutention des déchets dangereux ou l'application des lois relatives à leur importation. Depuis que les pays en développement ont commencé à interdire de telles importations, les pays développés ont continué leurs envois en faisant passer les exportations de déchets dangereux pour des produits à recycler.

Le recyclage, la récupération des déchets et d'autres efforts pour une gestion des déchets absente de risques, sont importants à court terme puisque depuis la transition en faveur de technologies propres on continue à produire des déchets dangereux. Mais de tels efforts axés sur la gestion des déchets pourraient freiner l'élan nécessaire pour compléter le passage vers une prévention pure et simple de la pollution.

Le réchauffement de la planète et l'appauvrissement de la couche d'ozone ont amélioré la réputation de l'énergie nucléaire qui ne produit pas de pollution atmosphérique et, de ce fait, est supposée constituer une alternative "propre" aux combustibles fossiles. Malheureusement, l'énergie nucléaire reste une option insoutenable à terme. Elle produit d'invisibles émissions atmosphériques radioactives et dégage de grandes quantités de déchets très toxiques pour l'élimination desquels il n'existe pas de méthode valable.

LE DÉBAT POLITIQUE AU SOMMET

Action 21 demande des technologies plus propres pour réduire la quantité des déchets, l'élimination sans risques et le recyclage des déchets et l'extension des installations de traitement des déchets aux pays en développement, en particulier les stations d'épuration des eaux usées.

Bien des pays en développement craignent que le renforcement du contrôle de l'environnement dans les pays industrialisés ne se solde par de nouveaux efforts d'exportation des déchets. Ils sont partisans de l'interdiction de tout mouvement transfrontière de déchets dangereux.

La Communauté européenne paraît disposée à accepter une telle interdiction, avec quelques exceptions. Les Etats-Unis désirent que le commerce des déchets dangereux soit l'objet de négociations bilatérales entre le pays exportateur et le pays importateur.

Il semble que tout le monde accepte la nécessité d'établir un mécanisme de "consentement préalable". Les pays participants seraient d'accord, avant de permettre l'exportation de toute substance réglementée localement, pour informer le pays importateur du règlement concernant la substance en question et de la raison scientifique de la réglementation.

CHIFFRES

* Le commerce international des déchets dangereux porte au moins sur 2,2 millions de tonnes par an.

* 89 pays en développement ont interdit l'importation de déchets toxiques.

* Les pays européens qui sont membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) produisent environ 24 millions de tonnes métriques de déchets dangereux par an; en 1989 le chiffre comparable pour les Etats-Unis (déchets dangereux) était de 275 millions de tonnes.

* D'après l'Environmental Protection Agency des Etats-Unis, il y a plus de 350.000 terrains de décharge des déchets toxiques dans le pays, 30.000 sont potentiellement dangereux et 10.000 présentent vraisemblablement un risque sérieux pour la santé publique.

* Le coût du nettoyage des terrains de décharge des déchets dangereux et radioactifs dans les pays industrialisés pourrait s'élever à 100 milliards de dollars au cours des trente prochaines années.

LES OCÉANS ET LES ZONES CÔTIÈRES

PROBLÈMES ÉCOLOGIQUES

Les océans et les zones côtières comme les marécages humides, les estuaires et les récifs de corail offrent un habitat à l'ensemble le plus riche d'espèces végétales et animales. Ils renferment la principale source de nourriture de la moitié de la population du monde et ils constituent un élément fondamental de l'environnement biologique de la planète. Ils sont en péril, peut-être de façon irréparable, par suite de pratiques qui ne sont pas écologiquement rationnelles.

Les dégâts causés aux océans et aux régions côtières sont intensifiés par les conséquences de l'appauvrissement de la couche d'ozone - le rayonnement nocif des ultraviolets tue le plancton, qui est à l'origine de la chaîne alimentaire marine - et l'élévation du niveau de la mer résultant du réchauffement de la planète.

ACTIVITÉS DE L'HOMME QUI CAUSENT LES PROBLÈMES

Les polluants qui se trouvent dans l'océan proviennent, en général, des activités de l'homme sur terre : eaux d'égout non traitées ou boues résiduaires, déchets urbains, déchets industriels contenant des substances chimiques toxiques et des métaux lourds, pesticides, ruissellement d'engrais, déchets radioactifs et toxines en suspension dans l'air.

La pollution est également causée par des fuites et écoulements d'hydrocarbures dans les ports, le déversement d'hydrocarbures et d'autres substances en mer qui font partie des activités normales des transports maritimes et le rejet accidentel d'hydrocarbures, de produits chimiques et de substances dangereuses.

Les pratiques insoutenables en cours comprennent la pêche commerciale à grande échelle et la surexploitation des stocks de poisson à l'aide de vastes filets flottants qui attrapent plus de poissons qu'il n'est nécessaire. Les établissements humains et le tourisme poussent l'homme à défricher les régions côtières et à prendre des mesures qui menacent les écosystèmes vulnérables.

Les gens se rendent compte de ces problèmes mais ils continuent à considérer les océans comme des dépotoirs, un problème encore plus difficile à résoudre par suite du manque croissant de terrains pour créer des décharges et de l'absence de technologies convenables d'élimination des déchets sur terre. Mais la capacité du mécanisme d'autoépuration des océans a été surestimée. La plupart des programmes nationaux et internationaux mettent l'accent sur des aspects isolés de la situation.

LE DÉBAT POLITIQUE AU SOMMET

Des mesures pour la protection et la pérennité des océans et des zones côtières sont préconisées dans Action 21. Au Sommet, le débat portera sur les points ci-après :

* Prolongation du moratoire sur la pêche à la baleine.

* Protection d'autres mammifères marins comme les dauphins et les marsouins.

* Pêche trop intensive des stocks de poisson en voie de disparition, vivant à l'intérieur et à la limite des zones économiques exclusives d'autres pays.

* Elimination des déchets radioactifs de faible activité sur les fonds marins.

* Dans quelle mesure l'appauvrissement de la couche d'ozone et le réchauffement de la planète présentent-ils un danger pour les écosystèmes océaniques ?

CHIFFRES

* 40% de la pollution marine provient de rivières, 30% de l'atmosphère, 10% résulte d'immersions volontaires et 10% émane d'activités maritimes normales.

* Environ 600,000 tonnes d'hydrocarbures souillent les océans chaque année. Moins d'un quart est le résultat de déversements accidentels; la plus grande partie est issue d'activités normales des transports maritimes.

* Plus de la moitié de la population du monde vit dans un rayon de 60 kilomètres des côtes. On prévoit que deux tiers des habitants de la planète en feront autant d'ici à l'an 2000.

* On trouve 85% des poissons du monde dans les régions côtières. Environ un tiers de toutes les espèces de poissons vivent dans les récifs de corail situés près des côtes.

 Source: ONU.

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