Méthodologie du commentaire des textes juridiques
Le commentaire de textes
Commenter un texte, c’est l’expliquer, le rendre clair pour le lecteur. Il faut se garder de deux écueils : faire une dissertation générale, dont le texte ne serait que le prétexte ; paraphraser le texte, i.e. répéter, résumer ou délayer le texte. Le commentaire doit toujours partir du texte. Il s’agit donc d’analyser le texte, i.e. expliquer le sens général du texte, mais surtout, qualifier les idées principales du texte et les critiquer. Le commentaire est articulé autour de la problématique. Chaque assertion doit être argumentée. L’analyse comporte ainsi des éléments de définition, de qualification, de comparaison, d’analyse, voire de vérification de la justesse des propos du texte. En bref, répondre aux questions : pourquoi ?, comment ?, par qui ?, quels fondements théoriques ?, quelles conséquences logiques ? (non l’avenir, mais uniquement ce qu’on peut supposer), quels sont les oublis ? Pour cela, il faut se placer à la place d’un juriste au jour du texte, jamais après sous peine d’anachronisme, vous ne pouvez anticiper les événements à venir (sauf, et uniquement, en conclusion).
L’introduction Phrase d’introduction du sujet, c’est l’accrochage, i.e. une phrase qui incite le lecteur à lire la suite. (Dans l’ordre que vous aurez choisi) Présentation et importance de la source (loi, doctrine, etc.) et insister sur son caractère déterminant ou non Présentation de l’auteur Définition du sujet et délimitation du sujet Contexte historique (à la date du texte, indiquez en quelques lignes les faits politiques, sociaux, économiques, importants, qui peuvent influer sur le sujet) Historique du sujet éléments de comparaison (sujets analogues ou autre système, notamment étranger) (Puis, dans l’ordre) Intérêt du sujet (intérêt juridique, institutionnel, etc.) Problématique du texte Thèse du texte (i.e. la réponse du texte à la problématique) Annonce du plan (i.e. les deux arguments de la thèse du texte)
Le développement Le développement est bâti sur un plan, en principe, en deux parties (I, II) et deux sous-parties (A, B). Cependant, si le texte le justifie, un plan en trois parties est admis. Le commentaire ne traite que le texte mais tout le texte. Le développement correspond aux idées (commentées par vos soins) du texte et doit suivre une démarche logique. Ainsi, chaque sous-partie découle de la précédente. Soit vous suivez le plan du texte, soit vous réorganisez les idées du texte, mais dans les deux cas, le pivot reste toujours la problématique du texte. Les parties sont les arguments de la thèse, les sous-parties les arguments des parties. Les critiques, les explications, les comparaisons… se font à l’intérieur du développement, et non I le texte et II la critique. Les titres doivent qualifier ce que vous allez développer. Chaque sous-partie doit être annoncée (annonce du plan et transition). Les citations du texte servent d’appui mais ne remplacent jamais l’argumentation.
La conclusion En droit, la conclusion n'est pas obligatoire puisque la thèse (la réponse à la problématique) est donnée dès la fin de l'introduction. Cependant, elle devient plus fréquente. Dans ce cas, elle peut éventuellement reprendre la thèse en une ou deux phrases, mais elle n’est jamais un résumé du développement. Elle ouvre sur l’avenir proche du sujet ou sur un sujet connexe. Elle dégage la portée du texte.
La dissertation
La méthodologie de la dissertation est similaire à celle du commentaire. Il s’agit de dégager la problématique du sujet et d’y répondre. Pour éviter le hors sujet, il convient de porter son attention sur chaque mot du sujet (définition, pluriel ou singulier…), à l’ordre des mots permettant de connaître le point central, le point de départ. Délimitation du sujet : d’ordre conceptuel, géographique, temporel. La restriction du sujet peut être acceptable si elle est pertinente et dûment argumentée. Là encore, le respect de la période (indiquée dans le sujet) est impératif, sous peine d’anachronisme : vous ne pouvez pas anticiper les événements à venir (uniquement en conclusion), vous ne pouvez que les supposer ou formuler des hypothèses. L’introduction Phrase d’introduction du sujet, l’accrochage (Dans l’ordre que vous aurez choisi) Définition du sujet et délimitation du sujet Contexte historique (à la date ou la période du sujet, indiquez en quelques lignes les faits politiques, sociaux, économiques, importants, qui peuvent influer sur le sujet) Historique du sujet éléments de comparaison (sujets analogues ou autre système, notamment étranger) (Puis, dans l’ordre) Intérêt du sujet (intérêt juridique, institutionnel, etc.) Problématique Votre thèse (i.e. votre réponse à la problématique) Annonce du plan (i.e. les deux arguments de votre thèse)
Le développement Le développement est bâti sur un plan, en principe, en deux parties (I, II) et deux sous-parties (A, B). Cependant, si le sujet le justifie, un plan en trois parties est admis. Les parties sont les arguments de la thèse, les sous-parties les arguments des parties. Les titres doivent qualifier ce que vous allez développer. Chaque sous-partie doit être annoncée (annonce du plan et transition). évitez les plans : oui/non ; avant/après ; théorie/pratique ; abstrait/concret…, car ils ne démontrent rien, ils se cantonnent dans le simple exposé d’éléments. La démonstration d’une thèse ne peut évidemment pas éluder la complexité. Les arguments contraires seront discutés à l’intérieur du plan. S’ils ne peuvent être contrecarrés ou minimisés, ils apporteront les nuances à votre thèse. S’ils sont trop importants, cela signifie que votre thèse n’est pas fondée ou qu’elle est trop caricaturale.
La conclusion En droit, la conclusion n'est pas obligatoire puisque la thèse (la réponse à la problématique) est donnée dès la fin de l'introduction. Cependant, elle devient plus fréquente. Dans ce cas, elle peut éventuellement reprendre la thèse en une ou deux phrases, mais elle n’est jamais un résumé du développement. Elle ouvre sur l’avenir proche du sujet ou sur un sujet connexe. Elle dégage la portée du texte. |