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IBANDA KABAKA ONLINE
3 janvier 2011

Peut-on parler d'indépendance économique en Côte d'Ivoire?

Les hommes politiques utilisent souvent la magie des mots pour donner de nouveaux espoirs, de nouveaux rêves à leur opinion publique sans être souvent convaincus eux-mêmes de la faisabilité des projets se cachant derrière de tels concepts.C'est le cas de l'indépendance économique qui est aujourd'hui la coqueluche de la rhétorique des jeunes africains depuis que la campagne électorale ivoirienne de 2010 a remis en scelle cette association des mots pour des raisons électoralistes.

L'indépendance économique est le paradigme utilisé par tous les dirigeants des pays du Tiers-Monde pour justifier,à leurs époques, des politiques collectivistes des nationalisations . Tels furent les cas de Nasser avec le Canal de Suez en Egypte, de Mobutu avec l'Union Minière du Haut Katanga au Congo-Kinshasa, de Chavez avec l'industrie pétrolière au Vénézuela, et j'en passe.

Après cinquante ans des indépendances politiques africaines, l'on voit clairement que, sur le plan économique, il y a beaucoup à faire. Les industries et les infrastructures nationalisées naguère, sont devenues l'ombre d'elles-mêmes ou sont entretenues avec les capitaux , les techniciens et la technologie de ceux qu'on a chassé.En outre le bilan de la gestion des économies africaines depuis un demi-siècle est caractérisée par le délabrement des infrastructures sociales et économiques, l'incurie dans la gestion des deniers publics, le clientélisme dans l'attribution des postes, la dépendance généralisée au financement extérieur tant bilatéral que multilatéral (Banque Mondiale,FMI,Union Européenne,Banque africaine de développement),la faiblesse de la production agricole faisant planer l’insécurité alimentaire et la faim ,le chômage de masse ( plus de 60% de la population active demeurent sans travail),le règne de l'arbitraire et de la mauvaise gouvernance,la généralisation de la pauvreté tant en milieu urbain que rural pour les deux-tiers de la population africaine et la chute de l'espérance de vie aux alentours de 52 ans pour les populations adultes à cause de l'expansion de certaines maladies comme le VIH Sida et le paludisme.

Concernant sa structure du commerce extérieur, il convient de constater que les exportations africaines sont constituées essentiellement des produits primaires(produits agricoles, minerais,bois)non transformés au moment où ses importations se composent des produits manufacturés et alimentaires(riz,blé,viande,lait,soja,poisson,etc.).La grande injustice que subit l'Afrique, c'est celle de voir les prix de ses exportations être fixés et contrôlés par ses principaux acheteurs (pays industrialisés) et ceux de ses importations être déterminés par les fournisseurs (pays industrialisés).L'Afrique est perdante doublement: lors de l'achat et à la vente. La détérioration des termes de l'échange international demeure la grande arnaque dont le manque à gagner évalué à plusieurs centaines des milliards d'euros constitue le talon d'Achille de l'émancipation africaine et de son développement.

Au regard des intérêts financiers en présence, l'indépendance économique ne sera pas la résultante des discours mais des actions concrètes sur le chemin du développement.Le Brésil,l'Inde et la Chine,après avoir longtemps subis la domination économique des pays occidentaux, sont entrain de se défaire de ces liens en développant leurs économies et en exportant plus des produits manufacturés et agricoles transformés. 

Si les dirigeants de l'Afrique, tout comme ceux de la Côte d'Ivoire,veulent l'indépendance économique, ils doivent revoir leur façon de gérer leurs économies et les biens publics nationaux mais également de favoriser l'import-substitution afin de produire sur place en Afrique les produits manufacturés destinés au marché intérieur qui nous font perdre des milliards de dollars et de les exporter au RDM (Reste du monde).

La chance de la Côte d'Ivoire, après 8 ans de guerre civile, est d'appartenir à une zone monétaire et économique.Si le Franc CFA (Communauté financière d'Afrique) n'était pas arrimé à l'Euro à une parité fixe, le désordre monétaire aurait été tel que les dirigeants ivoiriens au lieu de parler d'indépendance économique chercheraient à nouer des relations économiques . Tant que la Côte d'Ivoire ne saura consommer son cacao et aura besoin de le vendre à l’Étranger, elle aura besoin des liens d'interdépendance économique.Les Européens ont sauvé les Ivoiriens des situations d'hyperinflation cauchemardesques qu'ont connu les Allemands, Congolais de 1993 à 2004 et les Zimbabwéens récemment. L'histoire économique nous apprend qu'on ne fait jamais une guerre sans en payer un prix. L'hyperinflation qui se définit comme des hausses des prix incontrôlables, imprévisibles et exponentielles seraient le lot de la Côte d'Ivoire n'eut-été l'existence du Franc CFA.

Un propos ironique: si les dirigeants ivoiriens cherchent la vraie indépendance économique. Ils doivent sortir de la zone Euro et gérer leur propre politique monétaire. Quelle indépendance économique peut-on avoir quand ses avoirs extérieurs sont gérés au Trésor Français? Quelle indépendance économique peut-on avoir quand on brade des pans des secteurs économiques entiers aux Chinois qui font la course effrénée aux matières premières?

Concernant la structure des exportations africaines

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